Un road trip sur l’île de Terre-Neuve, ça vous tente? Il est vrai que ce n’est pas le premier endroit au Canada où l’on pense aller. C’est un lieu un peu reculé dont on n’entend pas souvent parler, dans la province de Terre-Neuve et Labrador… Et pourtant, il y a tellement de belles choses à y découvrir! Nous sommes partis au tout début de l’été pour un road trip de 10 jours sur l’île de Terre-Neuve. Et nous avons été agréablement surpris! Entre ses collines, ses lacs, ses forêts, ses côtes, sa faune… et même ses icebergs, on en a pris plein la vue! Pas de doute, dans quelques minutes, vous aurez envie de sauter dans le premier avion pour découvrir ce joyau du Canada! Découvrez ici chaque étape de notre itinéraire jour par jour et toutes les informations pratiques pour bien préparer votre road trip sur l’île de Terre-Neuve.
Résumé de notre itinéraire sur l’île de Terre-Neuve
- Jour 1 : Saint John’s
- Jour 2 : Saint John’s – Bonavista
- Jour 3 : Elliston – Trinity – Parc national Terra-Nova
- Jour 4 : Parc national Terra-Nova
- Jour 5 : Parc national Terra-Nova – Twillingate
- Jour 6 : Twillingate – Parc national du Gros-Morne
- Jour 7 à 10 : Parc national du Gros-Morne
Carte de notre itinéraire de road trip sur l’île de Terre-Neuve
Jour 1: Saint John’s
Avant de commencer ce beau road trip de 10 jours sur l’Île de Terre-Neuve, il nous fallait nous y rendre. Puisque nous venions du Québec avec notre voiture, c’est en bateau que nous avons décidé de rejoindre l’île. Nous avons embarqué la veille au soir, à North Sydney en Nouvelle-Écosse. Pour l’aller, nous avions opté pour le plus long trajet qui mène à Argentia, à l’est de l’île, où nous commencerons notre itinéraire. C’est donc un trajet en mer de 16h, de nuit, que nous avons fait. Nous avons donc démarré le voyage d’Argentia vers 10h et nous nous sommes directement dirigés vers Saint John’s. Sur la route, c’était des paysages très natures, entre prairies, forêts de sapins et lacs un peu partout.
Fort Amherst
Premier arrêt, le fort Amherst. Où plutôt… le phare du fort Amherst. Car en réalité, bien qu’il y ait un fort, il se trouve en contrebas, et il est inaccessible. Le seul point d’intérêt que l’on peut voir est le phare. Heureusement, la courte marche entre le parking et le phare est tout de même sympathique. D’un côté, vous traversez un petit village charmant. D’un autre, vous avez une jolie vue sur Signal Hill et sur les maisons colorées du quartier The Battery. C’est aussi un endroit idéal pour admirer les falaises abruptes et l’océan Atlantique. Le tour est vite fait, ne prévoyez donc pas trop de temps pour cet arrêt.
Mais parlons tout de même un peu de ce fort. Perché sur la rive sud qui mène au port de St. John’s, il porte le nom de William Amherst, un officier britannique qui a repris St. John’s aux Français en 1762. C’est à cet endroit que se trouvent des vestiges de bunkers de la Seconde Guerre mondiale. Ils ont été construits pour protéger le port contre les sous-marins allemands.



Signal Hill
Ensuite, nous traversons la ville en voiture pour se rendre de l’autre côté, à Signal Hill. C’est un lieu historique Parcs Canada. Dominant l’entrée du port de St. John’s depuis plus de 500 ans, Signal Hill est un lieu plein d’histoire. C’est ici que Marconi reçut en 1901 la première transmission transatlantique sans fil. C’était un moment marquant dans l’histoire des communications.
Le point central du site est la tour Cabot. Elle fut construite pour commémorer le 400e anniversaire du voyage de John Cabot en Amérique du Nord. Aujourd’hui, on peut y monter pour profiter d’une vue sur l’océan, la ville et les falaises environnantes. Nous en avons fait le tour, et nous sommes entrés dedans. Au premier étage, il y a une boutique de souvenirs. Au second étage il y a une petite exposition. Et au troisième, il y a un espace extérieur qui permet de profiter de la vue.
On peut aussi y faire de la randonnée, notamment le North Head Trail, le sentier descend jusqu’au bord de la falaise et offre de belles vues sur Fort Amherst, le chenal et l’Atlantique. Nous l’avons testé et approuvé. Par contre, il y a de nombreuses marches à descendre avant d’arriver sur les falaises… qu’il faut remonter au retour! Mais cela reste assez facile.



Village de pêcheurs Quidi Vidi
Quidi Vidi est un village de pêche pittoresque qui se niche dans une crique à quelques minutes seulement du centre-ville de Saint John’s. C’est l’un des endroits les plus photogéniques et charmants de la ville, et c’est un petit coup de cœur pour nous. Certes, c’est très petit, mais c’est vraiment mignon! Avec ses maisons colorées accrochées aux rochers, ses quais en bois et ses barques flottant doucement dans le petit port, l’endroit dégage une atmosphère paisible et authentique.
Nous nous y sommes baladés à pied et nous avons été jusqu’à Quidi Vidi Brewery. C’est l’une des brasseries les plus connues de Terre-Neuve. On trouve d’ailleurs leurs bières un peu partout sur l’île. Leur bière la plus populaire est l’Iceberg. Pourquoi porte-t-elle ce nom? Car elle est réellement brassée avec l’eau d’un iceberg vieux de 25 000 ans. Depuis leur terrasse, avec notre petite bière et notre petit encas, nous avons aussi pu admirer paisiblement la vue.

Jelly Bean Row et centre ville
Fin d’après-midi, direction le centre-ville de Saint John’s. Saviez-vous que c’est la ville la plus ancienne du Canada? On y trouve des cafés locaux accueillants ainsi qu’une tonne de restaurants et de pubs, surtout le long de George Street, célèbre pour sa vie nocturne (et ses musiciens live !). Il y a également pas mal de petites boutiques, de galeries, et de librairies indépendantes.
Jellybean Row Houses
Mais s’il y a bien un endroit qui est devenu populaire auprès des touristes, ce sont les “Jellybean Row Houses”. Ces maisons en bois aux couleurs vives sont devenues l’un des symboles les plus photographiés de Saint John’s. Ce n’est pas une rue officielle, mais plutôt un style d’architecture typique qu’on retrouve un peu partout dans les quartiers autour du centre et surtout dans la haute ville. Si vous souhaitez les voir, promenez-vous dans les rues résidentielles autour de Gower Street, Victoria Street, ou encore Monkstown Road.
The Battery
The Battery est un autre coin fascinant de Saint John’s. C’est un quartier résidentiel à flanc de falaise, perché entre la roche et l’océan, à l’entrée du port. C’est un quartier avec du caractère. Il se situe à l’extrémité est du centre-ville, juste au pied de Signal Hill. On y accède à pied ou en voiture depuis le centre. Il se compose de rues étroites et de maisons colorées suspendues sur des rochers avec vue sur l’eau.
Notre avis sur Saint John’s
Mais venons-en aux faits, vous voulez certainement savoir ce qu’on en a pensé du centre-ville! Certes, il est très mignon. Cependant, lorsque nous y étions, nous avons trouvé l’ambiance un peu spéciale. Les nuages avaient fait leur apparition, et de petites averses aussi. Il n’y avait presque personne dans les rues, même sur George Street. Nous ne croisions que quelques touristes… et quelques personnes un peu étranges qui ne nous inspiraient pas confiance. Nous avons même changé de direction à 2 reprises pour éviter certaines d’entre elles. Bref, la visite du centre-ville est celle qui nous a le moins plu à Saint-John’s.



Jour 2: Saint John’s – Bonavista
Lieu historique national du Phare-de-Cap-Spear
Ce matin, on remballe nos affaires et nous faisons un petit crochet par le lieu historique national du Phare-de-Cap-Spear. Mais ce n’est pas seulement un phare. C’est l’un des points emblématiques de Terre-Neuve car c’est le point le plus à l’est de l’Amérique du Nord continentale. C’est aussi le premier endroit au Canada à voir le soleil se lever chaque matin.
En réalité, le site abrite deux phares. Le vieux phare, construit en 1836, est le plus ancien de Terre-Neuve. Il est possible de faire une visite de l’intérieur en saison et découvrir à quoi ressemblait la vie des gardiens de phare au 19e siècle. Le phare moderne, toujours en activité, se dresse plus loin sur la falaise et est en service.
À noter aussi qu’entre mai et juillet, Cape Spear est un excellent point d’observation des baleines et des icebergs.
Cape Spear Path
Il y a un sentier bien aménagé le long de la falaise. Si vous le poursuivez, vous atteindrez le Cape Spear Path. Après la visite de ce lieu historique, nous avons emprunté ce sentier jusqu’à North Head, mais si vous souhaitez rallonger, vous pouvez aller jusqu’à Petty Harbour-Maddox Cove. Tout au long du sentier, les vues sur la mer et les falaises défilent. C’était vraiment joli! Une fois arrivés au bout, nous avons contemplé le paysage… et nous avons aperçu, par la même occasion, des baleines et des dauphins! Magique! Nous étions tellement obnubilés par la mer et ces créatures marines, que nous n’avions pas vu les nuages menaçants arriver derrière nous. On entreprend donc le retour, en courant un peu, mais il était trop tard et nous n’avons pas pu échapper à la pluie et à la grêle…
Sachez qu’il existe des visites guidées de Saint John’s et même des visites de Saint John’s combinées à la visite de Cape Spear. Il est aussi possible de combiner visite de St John’s avec l’observation de baleines et icebergs.




Observation des macareux à Bonavista et Elliston
Après avoir pris le grand vent de Cape Spear, on a mis le cap vers la péninsule de Bonavista. À nouveau, la route en elle-même est déjà très jolie, entre lacs, forêts denses et petits villages côtiers. Il faut compter environ 3h30 de route.
Notre objectif ? Voir les macareux moines dans leur habitat naturel. On avait repéré deux spots : le cap Bonavista et le petit village voisin d’Elliston réputé comme l’un des meilleurs endroits en Amérique du Nord pour observer ces drôles d’oiseaux au bec coloré.
Au Cap Bonavista, la vue est très jolie, avec son phare rouge et blanc sur la falaise. On a eu la chance d’y voir quelques macareux sur la falaise en face, mais c’est surtout à Elliston que le spectacle nous a impressionné. Il y avait une colonie entière, plus grande qu’au Cap Bonavista, nichée juste en face du sentier, sur un îlot rocheux à quelques mètres du bord. Pas besoin de jumelles ! On est resté là un long moment, fascinés par leurs allées et venues maladroites et leurs plongeons dans l’océan. Nous étions étonnées de leur taille, nous pensions qu’ils étaient plus gros que cela. Mais comme on dit, plus c’est petit, plus c’est mignon.
J’espérais que l’un d’eux s’approche de nous pour le prendre en photo. Mais ce soir-là, seulement l’un d’entre eux un peu plus farouche est venu de notre côté. Malheureusement, il est resté quelques secondes et est reparti. Je n’étais pas satisfaite du tout de mes photos. Mais il faisait très venteux et froid, nous avons décidé de quitter les lieux.


Jour 3: Elliston – Trinity – Parc national Terra-Nova
Seconde observation des macareux à Elliston
Comme je le disais, je n’étais pas du tout satisfaite de mes photos de la veille et j’étais bien triste de ne pas avoir eu un beau cliché de ce si bel oiseau. Nous avons alors décidé de retourner à Elliston pour retenter notre chance. Il faisait bien meilleur, et nous avons pris le temps d’attendre qu’un macareux se pose sur notre falaise. Et heureusement, l’un d’eux avait décidé de venir faire un défilé de star tout proche de nous! Nous sommes repartis avant que lui ne reparte, mais cette fois-ci, avec de très beaux clichés!



Skerwink Trail à Port Rexton
Le Skerwink Trail, une boucle côtière de 5,3 km, débute dans le secteur de Trinity East, juste à la sortie de Port Rexton, à environ 10 minutes en voiture de Trinity. Le sentier est facilement accessible depuis un petit parking situé près de l’église au bord de la route 230, à proximité d’un bâtiment jaune emblématique.
La randonnée débute sur l’emplacement d’un ancien chemin de fer, puis s’ouvre rapidement sur des panoramas grandioses : sea stacks, falaises escarpées, baies isolées, et vues sur Trinity et Port Rexton. Nous avons adoré cette petite marche!
La difficulté est de facile à modérée, avec des sections un peu escarpées et des escaliers qui longent les falaises. Prévoyez 1h30 à 2h30, selon votre rythme et les pauses paysages. Le sentier est gratuit, mais il y a une boîte à dons à l’entrée pour l’entretien du site. Le sentier est bien balisé et il y a des bancs installés aux bons endroits.




Balade à Trinity
Après notre randonnée au Skerwink Trail, nous avons pris le temps de nous balader à Trinity, un adorable petit village niché au creux d’une baie. C’est l’un des plus jolis coins de la péninsule de Bonavista, avec ses maisons en bois colorées, ses clôtures blanches et ses ruelles paisibles. On a tout de suite eu l’impression d’avoir été transportés dans une autre époque. Il faut dire que plusieurs films et séries ont été tournés ici, tant l’ambiance y est cinématographique.
Nous n’avions pas prévu de visiter de musées ou de bâtiments historiques ce jour-là. L’objectif, c’était simplement de flâner, d’admirer les façades anciennes et de profiter de l’atmosphère tranquille. Un vrai village de carte postale.
Et si vous aimez les petits villages typiques reculés, English Harbour est, paraît-il, très mignon aussi.

Arrivée au parc national de Terra-Nova
Après notre balade à Trinity, on reprend la route en direction du parc national Terra-Nova. En arrivant, on fait un arrêt au centre de découverte. C’est l’endroit idéal pour récupérer la carte des sentiers, poser quelques questions au personnel du parc et bien planifier notre journée du lendemain.
Une fois les infos en main, on rejoint notre emplacement de camping, situé en pleine nature. On monte la tente, on s’installe tranquillement, on mange, puis on part pour une petite marche digestive avec un objectif en tête : apercevoir des castors.
On choisit le sentier du bras Southwest, connu pour ses barrages. L’endroit est très calme, l’eau est immobile, l’ambiance parfaite pour espérer une apparition… mais ce soir-là, pas de castor à l’horizon. On a bien vu leurs barrages, mais aucun rongeur en vue. Un peu déçu, on reprend la route, mais on décide de faire un dernier arrêt avant la nuit.
Direction le point de vue de Blue Hill. Le soleil est en train de se coucher et la lumière dorée englobe tout le paysage. C’est magnifique. La forêt, les collines au loin, le ciel teinté d’orangé. Parfait pour terminer la journée en beauté.
Ensuite, retour au camping pour un dodo bien mérité.



Jour 4: Parc national Terra-Nova
Sentier du Cap Malady
Le lendemain matin, on commence la journée directement depuis le camping avec le sentier du Cap Malady. Il s’enfonce doucement dans une forêt à la végétation variée et, par la suite, grimpe jusqu’à un superbe belvédère. En haut, la vue se dévoile d’un coup : un vaste panorama sur les collines, les points d’eau en contrebas et la forêt à perte de vue. C’était paisible. Un excellent moyen de commencer la journée ! On vous recommande vivement cette randonnée.

Colline Ochre : la tour et le sentier
On enchaîne ensuite avec un arrêt au point de vue de la colline Ochre, reconnaissable à sa tour d’observation métallique, perchée là depuis 1959. Elle servait autrefois de poste de guet pour les incendies forestiers, permettant aux pompiers de surveiller toute la région depuis son sommet. Aujourd’hui, elle a été restaurée, et offre une vue à 360 degrés sur les lacs, les collines et la baie de Newman Sound. La montée vaut vraiment le coup, mais attention à ceux qui ont le vertige!
Ensuite, un peu plus bas sur la route, nous sommes partis faire le sentier de la colline Ochre, qui mène lui aussi à une magnifique vue, cette fois plus intimiste, avec moins de monde. La randonnée est courte mais très agréable, entre passages boisés, prairies et lacs. Les vues sont très jolies tout du long, mais celle tout au bout est la plus belle! Surtout, ne vous arrêtez pas au premier point de vue qui arrive à la fin de la grosse montée en haut de la montagne. Il y a un petit chemin, indiqué par un panneau un peu caché à droite, qui vous mènera au bout de la balade pour découvrir ce superbe panorama! Nous vous conseillons également de faire cette belle balade.




Pause pique-nique à l’étang Sandy
Après toutes ces montées et descentes, une pause s’impose à l’étang Sandy. Nous y avons mangé, avec un peu de retard, notre pique-nique. Le coin est populaire, il y a pas mal de monde installé près de l’eau, certains pieds dans le sable, d’autres entièrement dans l’eau. Hé oui, il faisait pas mal chaud! C’est un bon spot pour se relaxer un peu, même si on ne s’y attarde pas trop longtemps.
Sentier côtier
Pour finir la journée, on décide de marcher sur le sentier côtier, un chemin facile qui longe le rivage. Il est clairement moins spectaculaire que les autres, mais parfait pour ceux qui cherchent une balade tranquille sans trop d’effort. On y croise surtout des familles et quelques personnes qui, comme nous, profitent de la fin de journée. Mais ce n’est clairement pas la balade que nous vous recommandons le plus de faire si vous cherchez de beaux belvédères.
Ensuite, retour au camping pour une soirée au calme. Une belle journée bien remplie, entre forêts, belvédères et pauses au bord de l’eau.


Jour 5: Parc national Terra-Nova – Twillingate
Sentier du belvédère de Mill Cove
Le lendemain matin, on remballe la tente et toutes nos affaires : direction Twillingate, un peu plus au nord. Mais avant de quitter le parc national Terra-Nova, on s’offre une dernière petite marche, histoire de profiter une dernière fois du paysage. Le sentier du belvédère de Mill Cove est court, accessible, et nous mène à un joli point de vue perché au-dessus de la baie. Même si le ciel était nuageux ce matin-là, le décor valait le petit détour.

Twillingate et ses icebergs
Après cette dernière pause nature, on part pour le Nord de l’île, vers Twillingate, surnommée la “capitale des icebergs”. Heureusement nous sommes encore durant la saison des icebergs ! À peine arrivés, on emprunte Bayview Street, une petite route côtière. Et entre Bluff Head Cove et Gillard’s Cove… bingo ! On aperçoit un superbe iceberg flottant tout près du rivage. Un petit sentier nous permet de grimper sur la falaise pour l’admirer sous différents angles. C’était impressionnant, surtout d’être aussi près ! On pouvait voir la forme et le détail de la glace.
On continue ensuite notre exploration de l’île, et on tombe sur un deuxième iceberg, cette fois beaucoup plus petit, derrière la SAQ de Twillingate. Un peu plus loin, on file jusqu’au vieux phare de Long Point. De là-haut, la vue sur l’océan est magnifique, mais les deux icebergs aperçus à l’horizon étaient vraiment très éloignés, à peine visibles à l’œil nu.
Malheureusement, la pluie s’est invitée l’après-midi et a un peu bouleversé nos plans. On avait prévu une balade le long des falaises, mais on a finalement préféré se mettre à l’abri, boire un verre et manger un bout dans l’un des établissements du village. C’est donc comme ça que s’est terminée cette journée, moins sportive, mais toujours aussi plaisante. Dommage qu’on n’ait pas pu découvrir l’un des nombreux sentiers que propose Twillingate.



À noter que si vous avez plus de temps dans la région, l’île de Fogo, accessible en ferry depuis Farewell Harbour, non loin de Twillingate, vaut aussi le détour. Fogo Island est connu pour ses bâtiments avec ses architectures modernes, ses paysages côtiers saisissants et son ambiance artistique.
Jour 6 : Twillingate – Parc national du Gros-Morne
Le lendemain matin, on se lève plein d’enthousiasme. Aujourd’hui, c’est le grand jour, notre excursion en bateau pour aller voir les icebergs de près ! Le départ est prévu à 10h, avec une arrivée demandée à 9h30. Mais surprise au réveil, on reçoit un appel, probablement de l’agence… Sauf que, comme souvent à Terre-Neuve, le réseau ne suit pas. Impossible de décrocher ou de rappeler. On décide donc de foncer sur place le plus tôt possible… et on a bien fait. L’excursion est annulée. Le motif ? Le capitaine avait… le dos bloqué. On était vraiment dégoûté…
Mais pas question de repartir bredouille ! On fonce chez l’unique agence concurrente, à 10 minutes de là. Par chance, un tour partait à 9h30. Il est 9h20, et heureusement, ils ont encore des places disponibles. Ouf ! C’était plus cher, mais puisque nous étions là, on n’allait pas chipoter. On embarque, soulagés, et surtout très excités.
Déroulement de l’excursion en mer
Une fois en mer, le capitaine et le guide nous proposent deux options : longer la côte où plusieurs icebergs de taille moyenne ont été repérés, ou bien filer en pleine mer, à 14 miles de distance, pour aller observer un iceberg qui promet d’être gros. Le choix est vite fait par l’assemblée présente sur le bateau, on tente l’aventure vers le large.
Le trajet paraît interminable, l’horizon semble figé… mais peu à peu, cette petite tâche blanche grandit au loin. Et quand on finit par arriver à proximité, on reste sans voix. L’iceberg mesure près de 200 pieds de haut, et donc environ 1800 pieds sous la surface, puisque la partie émergée ne fait que 10% de la totalité de l’iceberg. Il est massif. En tournant autour, on découvre des formes très différentes selon les angles. La base, d’un bleu profond, contraste avec la blancheur éclatante des sommets. La brume était de la partie, et est venue camoufler le sommet de l’iceberg, mais nous pouvions tout de même l’apercevoir.
On a eu tout le temps d’en profiter, de faire le tour plusieurs fois, de prendre des photos et simplement de s’émerveiller. Puis vient le moment du retour vers la terre ferme, c’était vraiment long. L’excursion devait durer 2h, elle a finalement duré 4h… Mais nous étions impressionnés par ce que nous venions de voir et ça valait bien le coup! Par contre, dommage, il n’y avait pas de baleines à l’horizon.




Route vers le parc national du Gros-Morne
Une fois revenus à quai, on reprend la route direction le parc national du Gros-Morne, sur la côte ouest de Terre-Neuve. Après cette journée bien remplie et cette longue route, on était bien content d’arriver à notre chalet Parcs Canada, niché au bord d’un lac, avec les montagnes en toile de fond. De quoi bien se reposer avant de partir à la découverte du parc le lendemain !
Jour 7 à 10 : parc national du Gros-Morne
On commence cette première journée dans le parc national du Gros-Morne sous un ciel très chargé. Impossible de voir les sommets, alors on décide de s’attarder un peu au centre de découverte de Woody Point. L’accueil est chaleureux, et on en profite pour discuter avec les gardes du parc afin de bien planifier nos 4 jours ici. Il y a tellement de choses à faire au parc national du Gros-Morne, qu’il vaut mieux prévoir un peu. On prend aussi le temps d’explorer l’exposition intérieure, très bien faite, qui explique la géologie unique du parc, notamment comment les plaques tectoniques ont façonné cette région aujourd’hui classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Vous pouvez découvrir le parc du Gros-Morne en bateau zodiac, à pied, en kayak,… bref plein de différentes façons de visiter!
Norris Point & Rocky Harbour
Une fois toutes les informations en tête, on prend la voiture pour traverser le parc et se rendre de l’autre côté. Premier arrêt à Norris Point, un petit village tranquille avec une jolie vue sur les montagnes (quand il fait beau). Puis, direction Rocky Harbour, l’un des villages principaux du secteur, parfait pour faire une pause, manger ou prendre quelques provisions.

Lobster Cove Head
On pousse ensuite jusqu’à Lobster Cove Head, où se trouve un phare historique datant de 1897. On peut y entrer pour en apprendre davantage sur la vie des gardiens de phare, et se balader dans les sentiers côtiers autour. Même si la visibilité était réduite ce jour-là, le lieu garde un certain charme. Mais nous y referons un tour un autre jour ensoleillé si le temps nous le permet.
Coastal Trail
On enchaîne ensuite avec le Coastal Trail, un sentier facile qui longe le littoral en offrant (quand les nuages le permettent) de belles vues sur la baie. Ce jour-là, l’horizon était bouché, mais la marche était tout de même agréable et relaxante. Attention, une partie du sentier se fait dans les galets, il faut donc faire un peu attention où vous mettez vos pieds.

Lookout Trail
En fin d’après-midi, le soleil fait enfin son apparition. Ni une, ni deux, on enfile nos chaussures de rando et on part à l’assaut du Lookout Trail, un sentier en montée qui offre une superbe vue sur les environs… du moins jusqu’à ce que les nuages nous rattrapent en haut. Dommage, mais on pouvait tout de même apercevoir le panorama à travers la brume, ce qui donnait une ambiance un peu mystique. La randonnée grimpe pas mal, mais le sentier est bien entretenu, ce qui rend l’ascension assez facile malgré tout.
On termine la journée contents de nos découvertes malgré notre déception par rapport au temps qu’il a fait. On se couche avec hâte de voir la suite du parc, en espérant que le beau temps reste avec nous pour les prochains jours.


Ascension du mont Gros-Morne
Pour notre deuxième journée dans le parc, on s’est attaqué au fameux Mont Gros-Morne. C’est la deuxième plus haute montagne de Terre-Neuve (806 m) et surtout une randonnée réputée difficile. On se gare vers 8h30, et il y a déjà quelques voitures sur le stationnement. On n’est visiblement pas les seuls motivés !
Sentier d’approche
Les 4,5 premiers kilomètres sont plutôt tranquilles. Le sentier monte doucement à travers la forêt, avec une petite chute d’eau sur le chemin et quelques belles vues sur les montagnes environnantes, dont le sommet qu’on s’apprête à gravir. On avance à bon rythme, impatients de voir à quoi ressemble le redouté éboulis par lequel on va monter.
Ascension
Et on y arrive enfin : c’est 500 mètres de dénivelé sur à peine 1 km, dans un champ de pierres instables, qui nous attend. La montée est physiquement exigeante, mais aussi mentalement éprouvante. Il faut rester concentré à chaque pas, car certaines pierres glissent sous nos pieds. Par moments, on croit avoir trouvé un appui stable, mais non… ça glisse. Malgré tout, on grimpe à bon rythme, on dépasse plusieurs groupes et seulement une personne nous double. Une petite fierté personnelle !
Sommet
Une fois arrivés au sommet, c’est le soulagement. On s’installe sur les rochers, on sort le pique-nique et on savoure la récompense visuelle. Devant nous se trouve un panorama de montagnes vallonnées, parsemées de petits lacs glaciaires, dans une atmosphère paisible.
Mais le clou du spectacle, c’est un peu plus loin, avec la vue sur Ten Mile Pond. Ce long lac aux eaux sombres, entouré par de hautes falaises abruptes, offre un décor spectaculaire. On prend le temps de faire des photos à différents points de vue tout au long de la crête. C’est vraiment un des plus beaux panoramas du parc.
Descente et retour
La descente commence ensuite, un peu longue et parfois technique, avec ses sections rocheuses, mais les paysages restent magnifiques tout du long. On croise même un petit lac isolé avant de revenir au pied de l’éboulis, fermant ainsi la boucle. Il ne reste plus qu’à refaire le sentier d’approche à l’envers pour rejoindre le stationnement.
Au total, on a mis environ 8h, pauses pique-nique, photos et contemplation incluses. On a pris notre temps, parce que quitte à monter là-haut, autant en profiter. Une randonnée plutôt difficile pour son dénivelé total de 1 km et pour l’état du sentier technique, mais nous sommes contents de l’avoir fait.






Bateau dans le fjord Western Brook Pond
Pour cette troisième journée au parc national du Gros-Morne, nous avons embarqué pour l’excursion en bateau sur le fjord Western Brook Pond. Une autre activité que nous attendions avec impatience, et qui tombait en plus le jour de mon anniversaire !
Avant d’en dire plus sur la balade, voici quelques informations sur ce lieu exceptionnel. Western Brook Pond est un ancien fjord creusé par les glaciers il y a des milliers d’années, durant la dernière période glaciaire. À l’époque, l’endroit était directement relié à la mer. Mais avec la fonte des glaces, le sol s’est lentement soulevé (un phénomène appelé rebond post-glaciaire), isolant le fjord de l’océan Atlantique. Aujourd’hui, c’est un lac d’eau douce parmi les plus purs au monde, encerclé de falaises spectaculaires qui s’élèvent jusqu’à 600 mètres de hauteur.
Déroulement de l’excursion
Pour faire l’excursion, il faut réserver à l’avance, car les places partent vite en haute saison. Le jour J, il faut arriver 15 minutes avant l’heure de départ. Mais il ne faut pas oublier que pour rejoindre le bateau, il faut marcher environ 3 km sur un sentier plat et bien entretenu à travers les tourbières. La marche est facile et agréable, mais si vous avez des difficultés de mobilité, voyagez avec des jeunes enfants ou êtes simplement un peu paresseux ce matin-là, il est possible de prendre une petite voiturette électrique pour environ 10 $ par personne.
Une fois sur place, nous embarquons sur le bateau. Mais attention, il peut faire très frais une fois sur l’eau, surtout quand le vent s’invite. Ce fut notre cas, et on était bien contents d’avoir prévu une couche supplémentaire pour ne pas grelotter durant la navigation.
Pendant la croisière, un guide commente le paysage et partage des anecdotes et explications sur la formation du fjord, les cascades, la faune locale et les particularités géologiques de ce site unique. Les paysages sont tout simplement époustouflants, entre les falaises abruptes qui tombent à pic dans l’eau calme et les chutes d’eau jaillissant des hauteurs.




Green Point
Après l’excursion à Western Brook Pond, nous avons pris la route vers le Nord pour pique-niquer près de Broom Point. Ensuite, nous avons poursuivi jusqu’à Green Point. C’est un arrêt qu’on prévoyait de faire pour son intérêt géologique unique et pour sa vue sur le golfe du Saint-Laurent.
À première vue, Green Point ressemble à une simple falaise côtière. Mais quand on s’approche, on découvre des strates rocheuses parfaitement visibles. Ce site est d’ailleurs un point de référence géologique mondial : c’est ici qu’a été établi le “stratotype de la base de l’Ordovicien”, une période qui a débuté il y a environ 485 millions d’années. En gros, c’est un endroit clé pour comprendre l’évolution de notre planète à travers le temps.
Sur place, on peut marcher librement entre les rochers, chercher des fossiles marins incrustés dans les pierres et lire les panneaux d’interprétation pour mieux comprendre ce qu’on observe. Même si on n’est pas un passionné de géologie, le site est intéressant.

Tablelands
On a terminé cette belle journée par une courte marche dans les Tablelands. C’est un endroit vraiment unique au sein du parc national du Gros-Morne. Ce secteur est composé d’immenses collines ocre, complètement dénuées de végétation, qui contrastent fortement avec le reste du parc verdoyant. Certains comparent même l’endroit à Mars.
Ce paysage si particulier vient du fait que les Tablelands sont composées de roches du manteau terrestre (de la péridotite pour être précis) qui ont été poussées à la surface il y a des centaines de millions d’années, lors de la collision des plaques tectoniques. Ces roches, riches en métaux et pauvres en nutriments, empêchent la végétation de s’installer, ce qui explique cet aspect désertique.
La marche est facile, bien aménagée, avec un petit sentier relativement plat qui permet de s’enfoncer un peu dans ce décor spectaculaire. Il y a aussi quelques panneaux d’interprétation qui expliquent la géologie du lieu. À l’accueil du parc, la dame nous avait dit que si nous souhaitions prolonger, nous pouvions nous aventurer plus loin en hors-piste, ce n’est pas ce qui est le plus conseillé mais c’est autorisé (du moins à la période ou nous y étions). Mais même en marchant seulement une quinzaine de minutes, c’est déjà vraiment sympa!

C’est vraiment fascinant de voir à quel point le parc de Gros-Morne est diversifié, en passant de fjords profonds à des sommets verdoyants, puis à ce paysage aride en l’espace d’une journée.
Observation de la faune : renards et orignaux
Qui dit anniversaire, dit bon restaurant. Après que nous nous soyons délectés d’un très bon repas, on reprend la voiture. Il commence à se faire tard et la noirceur de la nuit commence à tomber. Il paraît que c’est à ce moment que les animaux sortent le plus.
Nous roulons, et nous faisons une première rencontre avec un renard argenté et son petit. C’était vraiment trop mignon! Ensuite, un peu plus loin, c’est une bête un peu plus grosse que nous surprenons.. un orignal.. il a pris peur, a traversé la route, et s’est enfoncé dans le noir de la nuit. Dommage, j’aurais voulu l’observer un peu plus.. Mais par chance, un peu plus loin, c’est une maman orignal et son jeune que nous croisons. Eux ne semblaient pas dérangés, ils se pavanaient au milieu de la route comme si nous n’étions pas là!
Bref, une belle conclusion pour ce troisième jour dans le parc, et surtout pour mon anniversaire !




Randonnée à Green Gardens
Pour cette dernière journée dans le parc, nous avons choisi de faire la randonnée Green Gardens. Ce sentier nous avait été recommandé et nous l’avions repéré lors de nos recherches sur le web. Cette randonnée est réputée pour ses paysages spectaculaires. En effet, elle permet de passer de l’intérieur des terres aux falaises de la côte en traversant différents types de végétation. En bout de sentier, on atteint un point de vue saisissant sur l’océan, avec de hautes falaises, des formations rocheuses volcaniques, des arches naturelles, et parfois même des moutons qui paissent paisiblement en liberté dans le décor (on confirme, il y en a bien, on les a vus!).
Malheureusement pour nous, la météo n’était pas au rendez-vous ce jour-là. Une épaisse couche de nuages restait collée au sol. On a marché une bonne partie du trajet la tête dans les nuages, ce qui limitait un peu la visibilité. Une fois en bas, du côté des falaises, les nuages étaient un peu plus hauts, ce qui nous a permis d’entrevoir la beauté du paysage, mais sans les jeux de lumière que le soleil aurait pu offrir. C’était un peu frustrant, on aurait aimé voir ces falaises et l’océan sous une belle lumière dorée. Mais malgré tout, le lieu restait très joli.
La montée au retour nous a bien réchauffé et réveillé les jambes, mais on était content d’avoir fait cette rando pour conclure notre séjour dans le parc.



Après cela, direction Port-aux-Basques pour reprendre le ferry et quitter l’île!
Quelques informations pratiques pour votre road trip sur l’île de Terre-Neuve
Après vous avoir raconté notre aventure jour après jour sur cette île qui appartient à la province de Terre-Neuve et Labrador au Canada, voici quelques réponses aux questions pratiques que vous pourriez vous poser si vous envisagez un voyage similaire. On espère que ça vous aidera à mieux planifier votre propre séjour !
Quand partir sur l’île de Terre-Neuve ?
La meilleure saison pour visiter Terre-Neuve se situe entre la mi-juin et la mi-septembre. C’est à ce moment-là que la météo est la plus clémente, que les routes sont toutes ouvertes et que les principales activités touristiques (randonnées, excursions aux icebergs, observation des baleines,…) sont accessibles.
- Fin mai à début juillet est particulièrement idéal pour voir des icebergs, même si certaines activités ne sont peut-être pas encore offertes fin mai.
- De juin à août est la période propice pour voir les baleines.
- Juillet et août, il y a plus de monde, mais tout est accessible et ouvert avec certitude.
- Septembre est idéal pour éviter la foule tout en profitant encore du beau temps.
- En dehors de ces mois, plusieurs sites ferment, la météo devient plus instable, et certaines routes peuvent même être impraticables.
Combien de jours faut-il pour profiter d’un road trip sur l’île de Terre-Neuve ?
Nous sommes partis 10 jours et cela nous a permis de découvrir la partie centrale de l’île, à un rythme ni trop lent ni trop rapide, de Saint John’s en passant par Twillingate, jusqu’au parc national du Gros-Morne et les environs.
Mais si vous avez 14 jours ou plus, c’est l’idéal, vous pourrez pousser jusqu’au nord de l’île, sur la route des Vikings qui longe la côte ouest, et visiter des lieux emblématiques comme L’Anse aux Meadows, tout en gardant du temps pour les imprévus ou les détours spontanés. Les distances sont grandes et la météo peut changer les plans, alors mieux vaut ne pas être trop serré.
Si nous avions pu, nous aurions rallongé un peu plus. Et si vous souhaitez vraiment découvrir sans vous presser, vous pourriez même tirer jusqu’à 3 semaines, et faire davantage d’arrêts et activités (Fogo Island, kayak à Bonne Bay ou ailleurs, parcs provinciaux, baleines,,…).
Comment visiter et se déplacer sur l’île de Terre-Neuve ?
Pour explorer l’île, le moyen le plus simple et le plus pratique reste la voiture. Les distances sont souvent longues et les transports en commun sont très limités, surtout pour accéder aux sites naturels et aux petites communautés. Pour plus de liberté et de flexibilité, nous vous recommandons de louer une voiture ou de voyager avec votre propre véhicule.
Sur place, les routes sont généralement bien entretenues, mais certaines routes ou certains tronçons peuvent être plus accidentés avec pas mal d’irrégularités et nids de poule, ce qui rend parfois la conduite moins agréable. Enfin, pensez à prévoir une carte hors ligne ou un GPS. En effet, la couverture cellulaire peut être irrégulière, voire absente dans certaines régions plus isolées.
Comment se rendre à Terre-Neuve ?
Il existe plusieurs façons de se rendre à Terre-Neuve, selon votre point de départ et vos préférences de voyage.
1. Par avion
La façon la plus rapide de rejoindre l’île est l’avion. Trois aéroports principaux accueillent des vols réguliers :
- St. John’s (YYT) : dans la capitale à l’est de l’île
- Gander (YQX) : au centre
- Deer Lake (YDF) : pratique pour visiter le parc national du Gros-Morne à l’ouest
Des vols directs partent notamment de Montréal, Toronto, Halifax et d’autres grandes villes canadiennes. Une fois sur place, il est fortement conseillé de louer une voiture pour explorer l’île.
2. Par ferry (avec votre voiture)
Si vous souhaitez explorer l’île en road trip avec votre propre véhicule, vous pouvez prendre un traversier depuis North Sydney, en Nouvelle-Écosse, grâce à la compagnie Marine Atlantic :
- Vers Port aux Basques (ouest de Terre-Neuve) : traversée la plus fréquente, d’environ 6 à 8 heures
- Vers Argentia (est de Terre-Neuve) : une traversée plus longue, d’environ 16 heures, mais idéale si vous souhaitez débuter votre visite par la région de St. John’s
Il est aussi possible de faire comme nous : arriver par l’un des deux ports, puis repartir par l’autre, pour éviter de faire demi-tour.
3. Par le nord de l’île
Il existe aussi une autre option plus méconnue : le traversier Blanc-Sablon (Québec) – St. Barbe (Terre-Neuve). Ce ferry, plus petit, permet d’accéder à la côte nord de l’île, près du site viking de L’Anse aux Meadows. C’est une option à considérer si vous prévoyez d’explorer le Great Northern Peninsula. Il est également bien pratique si vous souhaitez passer du côté du Labrador.
Comment se rendre à Terre-Neuve depuis Montréal (ou ailleurs au Québec) en voiture ?
Si vous avez votre propre voiture et que vous souhaitez voyager sans prendre l’avion, c’est possible. C’est la solution que nous avons choisie, et qui vous permet de transformer le trajet en véritable road trip à travers l’Est canadien.
Comptez environ 14 à 16 heures de route entre Montréal et North Sydney (selon votre rythme), sans les arrêts. Le trajet peut donc facilement s’étaler sur plusieurs jours pour profiter des régions traversées. Nous l’avons fait en seulement 2 jours car nous prévoyons de visiter ces autres provinces à l’occasion d’un autre voyage futur.
Où s’arrêter sur la route entre Montréal et Terre-Neuve?
Voici les arrêts que nous avons faits :
- Fort Beauséjour au Nouveau-Brunswick
- Forteresse de Louisbourg, un site historique impressionnant avant d’arriver à North Sydney pour prendre le ferry
Au retour, nous avons pris un itinéraire légèrement différent et nous nous sommes arrêtés à:
- Shédiac, la ville du homard
- Les dunes de Bouctouche
Avant de prendre le bateau direction la province de Terre-Neuve et Labrador, nous avons passé 2 jours au parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton.
Il est aussi possible de passer par Hopewell Rocks, un site spectaculaire pour observer les marées, faire du canot ou simplement marcher dans le parc.
Et pourquoi pas combiner cela avec un road trip en Gaspésie et/ou un road trip dans le Fjord-du-Saguenay ?
Où dormir lors de votre séjour à Terre-Neuve?
Terre-Neuve offre une belle variété d’hébergements pour tous les types de voyageurs et de budgets. Que vous soyez du genre à préférer le confort d’un hôtel ou que vous aimiez dormir sous les étoiles, vous trouverez votre bonheur.
Hôtels, motels et auberges
Dans les villes et villages plus touristiques comme St. John’s ou Trinity, vous trouverez facilement des hôtels, motels ou auberges. Il est souvent possible de réserver à l’avance via les plateformes habituelles. Pendant la haute saison (juillet-août), mieux vaut s’y prendre tôt, car l’offre est limitée dans certains secteurs populaires.
Airbnb, B&B et chalets
Un autre type d’hébergement assez répandu à Terre-Neuve, ce sont les Airbnb, les Bed & Breakfast et les chalets à louer. On en trouve même dans les villages les plus reculés. C’est un excellent compromis entre confort, charme et immersion.
Camping
Pour notre part, nous avons choisi de camper durant une bonne partie de notre séjour. Non seulement c’est une excellente façon de voyager à moindre coût, mais c’est aussi une belle manière de rester connecté à la nature.
Il existe de nombreux campings, tant dans les parcs nationaux que provinciaux ou même municipaux. Certains offrent des emplacements avec services (eau, électricité), d’autres sont plus rustiques.
Facilité de trouver un logement
Nous avons trouvé qu’il était relativement facile de trouver un hébergement aux différents points d’intérêt de l’île, surtout en planifiant un peu à l’avance. L’offre est moins dense que dans d’autres destinations, mais bien répartie. Pensez simplement à réserver tôt en haute saison, surtout si vous souhaitez un hébergement précis ou dans un secteur très prisé.
Non résidents ? Faut-il une assurance voyage pour visiter le Canada ?
L’assurance voyage n’est pas obligatoire pour entrer au Canada en tant que touriste, mais elle est fortement recommandée, et ce, peu importe votre nationalité.
En effet, les soins de santé au Canada peuvent être extrêmement coûteux pour les non-résidents. Une simple visite à l’hôpital ou chez un médecin peut rapidement entraîner des frais de plusieurs centaines, voire milliers de dollars si vous n’êtes pas couvert. Les évacuations médicales, notamment dans les régions éloignées comme certaines parties de Terre-Neuve, peuvent également coûter très cher.
Une assurance voyage couvrant les soins médicaux, les annulations de voyage, les retards, le vol ou la perte de bagages peut donc vraiment faire la différence si un imprévu survient.
Non résidents ? Faut-il un visa ou une AVE pour visiter le Canada?
Oui, selon votre nationalité, vous aurez besoin soit d’un visa de visiteur, soit d’une Autorisation de Voyage Électronique (AVE) pour entrer au Canada en tant que touriste.
- Citoyens de pays dispensés de visa (comme la France, la Belgique, la Suisse…) : vous n’avez pas besoin de visa, mais vous devez obligatoirement obtenir une AVE si vous entrez par voie aérienne. Cette autorisation est facile à demander en ligne, coûte 7 $ CA et est valide pendant 5 ans (ou jusqu’à expiration de votre passeport).
- Citoyens de pays nécessitant un visa : vous devrez faire une demande de visa de visiteur auprès du gouvernement canadien avant votre voyage.
Même pour un court séjour touristique, il est important de vérifier à l’avance les exigences selon votre pays de résidence.
Quel budget pour un itinéraire de 10 jours sur l’île de Terre-Neuve ?
Voici le décompte de nos dépenses, pour 10 jours et 2 personnes. À noter que ce budget peut fortement varier selon les logements choisis. Il faut également prendre en compte que nous sommes venus avec notre propre voiture et que nous avons donc payé un aller-retour en ferry mais aucun frais de voiture de location sur place.
- Ferry : 613,38 $ CA pour une voiture et 2 personnes avec des sièges inclinables dans le bateau (il est possible de prendre une chambre couchette pour un prix plus élevé).
- Carburant : nous avons parcouru un peu moins de 3000 km pour environ 317 $ CA en essence.
- Activités : en regroupant la croisière aux icebergs, la croisière sur l’étang Western Brook et nos visites dans les micro brasseries, nous en avons eu pour 555 $ CA. Les accès aux parcs et monuments nationaux de Parcs Canada étaient gratuits l’année où l’on a voyagé, mais autrement, ils sont payants.
- Hébergements : le prix peut fluctuer considérablement selon le type de logement (hôtel de luxe, hôtel simple, airbnb, camping,…) et sa localisation. Pour notre part, nous avons dépensé un total de 913 $ CA pour 9 nuits dans des logements type airbnb ou en camping, à proximité des lieux touristiques.
- Nourriture et restaurants : nous avons dépensé 497 $ CA, en combinant quelques petits repas aux restaurants et des repas que nous faisions nous-même au camping ou dans la cuisine de notre logement.
- Autres dépenses : nous en avons eu pour 99 $ CA pour quelques souvenirs et autres petits achats.

Notre avis sur notre road trip sur l’île de Terre-Neuve
Ce voyage à Terre-Neuve nous a vraiment surpris, et dans le bon sens du terme. On ne s’attendait pas à autant aimer, et on est revenus conquis ! Cette partie de la province de Terre-Neuve et Labrador est une destination qui mérite clairement plus d’attention pour sa nature sauvage, sa diversité de paysages et ses activités variées.
On a adoré le contraste entre la ville de Saint John’s, les falaises escarpées, les eaux turquoise, les prairies infinies, les petites montagnes et les innombrables lacs qui jalonnent les routes. Il y a tellement à faire : randonnées, observation de la faune (macareux, orignaux,…), recherche d’icebergs, microbrasseries, plages,…
Notre coup de cœur absolu, c’est sans hésitation le parc national du Gros-Morne, pour sa diversité exceptionnelle. En une seule journée, on peut passer de plages sauvages à des montagnes abruptes, de fjords majestueux aux paysages lunaires des Tablelands.
Ce qu’on a préféré
Voici ce qu’on a préféré (mais on a quasi tout aimé en réalité) :
- La randonnée du Mont Gros-Morne : difficile mais tellement gratifiante une fois en haut avec un super paysage.
- Le fjord Western Brook Pond : un magnifique paysage différent du reste et accessible sans faire de grand effort, ça fait du bien de temps en temps.
- Les icebergs : ils nous ont donné l’impression d’être dans un autre monde le temps d’un instant.
- Les adorables macareux de la péninsule de Bonavista : l’un des oiseaux les plus mignons qu’on ai vu et très chouette à photographier.
- Les randonnées : celles de Cape Spear, du Skerwink Trail et les sentiers du Cap Malady et de la Colline Ochre du parc Terra-Nova.
Ce qu’on a moins aimé
Dans ce qu’on a un peu moins aimé :
- La ville de Saint John’s : l’ambiance y était un peu étrange
- Le fort Amherst : où il n’y a pas vraiment de fort à voir
- Le Coastal Trail à Terra-Nova : il nous avait été recommandé et présenté comme un must mais on trouve qu’il manquait un peu d’intérêt selon nous comparé aux autres randonnées du parc
Ce que nous aurions changé
Si c’était à refaire, on aimerait avoir plus de temps pour explorer le Viking Trail et monter jusqu’au nord de l’île à l’Anse aux Meadows, et pour découvrir davantage de sentiers du parc national du Gros-Morne. Nous aurions également voulu y faire du kayak de mer avec guide à Bonne Bay.
Bref, ce n’est pas une destination à laquelle tout le monde pense en premier au Canada, mais Terre-Neuve mérite d’être découverte. Si vous aimez la nature, l’aventure, la tranquillité et les beaux paysages… foncez, vous ne le regretterez pas ! Pour d’autres idées de voyages dans ce beau pays, consultez le reste de notre blog de voyage au Canada.
À propos de l’auteur de cet article

Moi c’est Anaïs et je suis passionnée de voyages. J’adore par dessus tout la nature et les animaux. J’ai commencé à voyager en 2019 lorsque j’ai rencontré Julien. Désormais, voyager est devenu ma plus grande motivation. En 2024, j’ai décidé de partager tout ça avec vous en créant le blog Mes voyages et moi. Alors n’hésitez pas à nous suivre et partez à la découverte du monde avec nous!
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